Aujourd’hui, aucun médicament n’est capable de guérir les maladies neurodégénératives. En attendant, et si notre planche de salut, c’étaient les plantes ?
Dans un cerveau atteint par l’une ou l’autre de ces maladies du système nerveux, les cellules nerveuses en viennent à ne plus remplir leurs fonctions correctement, et à mourir prématurément. Par quels processus ?
On constate d’abord des mécanismes proches de ceux rencontres au cours de troubles psychiques courants dans la population générale. Chez les sujets anxieux, déprimes, se plaignant de problèmes de mémoire, de concentration, ou victimes du fameux syndrome d’épuisement (burn-out), il existe un déficit en neurotransmetteurs (sérotonine, noradrénaline, dopamine, acétylcholine, GABA). S’installe en outre une inflammation intracérébrale chronique, ce qui diminue les possibilités de réparation neuronale. Les chercheurs ont mis en évidence que cette inflammation freine aussi la neurogenèse (la production de nouveaux neurones) et augmente l’activité d’une substance excitatrice du systeme nerveux central, le glutamate. La stimulation excessive du glutamate contribue, avec le stress oxydatif, a l’apoptose (suicide) des neurones et du tissu conjonctif de soutien.
La recherche scientifique a par ailleurs permis de constater des mécanismes communs ou proches au cours des maladies neurodégénératives. Cela peut être par exemple un dépôt de protéines anormales dans le cerveau. Dans la maladie d’Alzheimer, on constate la présence d’agrégations de protéines mal repliées : la substance beta-amyloïde, qui s’agrège sous forme de plaques séniles au sein du tissu nerveux cérébral ; ou une autre protéine, surnommée tau. Conséquence ? Une lente dégénérescence des neurones et l’altération progressive de la communication entre eux, qui débute au niveau de l’hippocampe (dont le rôle dans la mémoire est essentiel) puis s’étend au reste du cerveau. Le malade perd peu à peu ses facultés cognitives et son autonomie. Dans la maladie de Parkinson, il existe aussi une accumulation intracellulaire de protéines toxiques, que l’on explique par une altération de la voie de dégradation des protéines. On assiste alors à la disparition progressive de neurones spécialisés qui fabriquent et communiquent via la dopamine.
C’est ce neurotransmetteur qui permet de contrôler la motricité du corps, notamment les mouvements automatiques.
Autre mécanisme : la modification des conditions de survie des cellules nerveuses. En temps normal, la durée de vie des neurones est génétiquement programmée, selon des mécanismes bien précis, dont le plus connu est l’apoptose, ou mort cellulaire programmée : la cellule se suicidera quand elle en recevra l’ordre, via un signal donne, ce qui permet de garantir la stabilité des populations cellulaires.
En cas d’atteinte neurodégénérative, cet équilibre se rompt, et les neurones se suicident prématurément et de façon imprévue.
En outre, on sait désormais que la neurodégénérescence implique une dysfonction de certains organites intracellulaires, les mitochondries. Celles-ci ne jouent pas seulement le rôle de ≪ centrales énergétiques ≫ de la cellule ; elles interviennent aussi dans la vie et la mort des neurones. L’altération de ces fonctions et le stress oxydatif associe (par accumulation des radicaux libres) sont a la base de la pathogenèse des maladies chroniques du systeme nerveux.
L’idée ici n’est pas de dresser un palmarès mais de vous donner un aperçu du formidable arsenal anti-dégénérescence cérébrale que les plantes peuvent représenter si elles sont bien utilisées.
Leurs atouts ? Facilité d’emploi, efficacité démontrée, possibilité de les associer pour individualiser le traitement, usage à tous les stades de ces maladies, y compris en prévention chez les sujets à risque (antécédents familiaux, histoire personnelle de dépressions à répétition, d’état d’épuisement, exposition à des produits chimiques tels les pesticides ou les métaux lourds).
1. Par son action antioxydante, protectrice des mitochondries, anti-apoptotique, anti-amyloïde, vasodilatatrice (elle « oxygène » le cerveau), anti-inflammatoire et vasculo-protectrice, le ginkgo biloba est en première ligne dans la protection neuronale.
L’usage de son extrait normalisé est reconnu par la commission E (organisme de référence chargé d’évaluer l’efficacité et l’innocuité des plantes médicinales) et par l’OMS en tant que traitement adjuvant des symptômes de démence d’origine vasculaire dégénérative, notamment les pertes de mémoire, les troubles de l’attention et la dépression. Le ginkgo biloba est à utiliser avec précaution avec les traitements anticoagulants.
2. Le gingembre a un effet neuroprotecteur, démontré in vivo dans divers modèles animaux de souffrance cérébrale et de démence, de maladie d’Alzheimer, ou de neurotoxicité induite par certains produits toxiques comme les pesticides.
3. Voici surtout le curcuma, utile tant dans la prévention que dans le traitement de la maladie d’Alzheimer. La curcumine est capable de franchir la barrière hémato-méningée et de diffuser dans tout le cerveau. Elle peut ainsi exprimer ses puissantes propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes, et en se fixant sur les plaques bêta-amyloïde caractéristiques de la maladie.
4. Le safran a des propriétés antidépressive (aussi active que la fluoxétine alias le Prozac®) et neuroprotectrice, anti-inflammatoire, antioxydante. Il améliore aussi la trophicité cérébrale (nutrition du tissu nerveux). Le safran renforce la mémoire et les processus d’apprentissage. Il réduit le déclin cognitif léger à modéré des malades Alzheimer de plus de 55 ans.
5. Le millepertuis est connu pour ses propriétés antidépressives bien documentées. Renforçant l’action des neurotransmetteurs neuronaux (sérotonine et dopamine), il possède aussi des propriétés anti-inflammatoires et renforce les facteurs de croissance cérébraux. Il favorise la naissance de nouveaux neurones (la neurogenèse), notamment au niveau de l’hippocampe, l’une des premières zones du cerveau atteintes dans les perturbations neurobiologiques liées non seulement au vieillissement mais aussi aux pathologies neurodégénératives de type Alzheimer (ce qui explique les troubles de la mémoire et la désorientation chez les patients atteints). Attention aux très nombreux médicaments contre-indiqués avec le millepertuis.
6. Une mention spéciale pour le mucuna, essentiel pour traiter la maladie de Parkinson, et riche en L-DOPA (précurseur de la dopamine, qui fait défaut chez le parkinsonien) sous forme naturelle. Son administration est deux fois plus efficace que la L-DOPA de synthèse pour diminuer les troubles moteurs. Et ce n’est pas tout : le mucuna agit plus vite et plus longtemps, avec une meilleure tolérance (éviter le mucuna en cas de schizophrénie). À cela s’ajoute la présence, dans l’extrait standardisé de plante fraîche, d’autres molécules que la L-DOPA naturelle qui accroissent son efficacité, comme l’ubiquinone et le NADH, dont les propriétés antioxydantes améliorent le fonctionnement des mitochondries, qui fonctionnent mal chez le parkinsonien. De façon générale, quand on connaît le rôle du déficit dopaminergique dans le vieillissement neurobiologique, notamment après 50 ans (défaut de performance, difficultés à faire des projets d’avenir, perte d’intérêt pour les tâches habituelles…), on comprend l’intérêt du mucuna dans la protection neuronale.
7. N’oublions pas les plantes adaptogènes, avec le ginseng et la rhodiole. Elles améliorent les performances physiques et cognitives, renforcent le système immunitaire et régulent favorablement le cortisol (l’hormone de l’adaptation au stress). Sa sécrétion excessive et récurrente dans le stress chronique « grille » les terminaisons neuronales et abaisse la neurogenèse. Anxiolytique, neuroprotectrice et antidépressive, la rhodiole protège les neurones de la surtension. Attention avec le ginseng en cas de cancer hormonodépendant et d’HTA. Concernant le rhodiole, il vaut mieux l’éviter en cas de bipolarité.
8. Mentionnons enfin le griffonia, plante riche en 5HTP, précurseur direct et protecteur de la sérotonine intracérébrale, laquelle protège et renforce la cognition (attention, concentration, mémoire), en agissant sur l’hippocampe. De fait, le griffonia est antidépresseur en renforçant les neurones sérotoninergiques. Ceux-ci jouent, comme dans une voiture, le rôle de frein moteur, en synergie avec les neurones dit gabaergiques (agissant via le GABA, neurotransmetteur chargé de freiner l’influx nerveux, dont le déficit génère anxiété, angoisse, contractures), qui fonctionnent comme un frein à pied. Par conséquent, il faudra savoir associer le griffonia aux plantes gabaergiques, comme la passiflore, la valériane, mais aussi la mélisse, dotée de propriétés de protection du circuit neuronal de la mémoire (anticholinestérase). Il faut compter éventuellement sur l’eschscholtzia si on recherche une action sédative forte (angoisse, insomnie).
9.En avant-première : le très prometteur astragale
Un autre végétal, l’astragale, disponible en janvier 2017 sous forme d’extrait de racines d’Astragalus mongholicus frais standardisé (le summum en matière d’extraction de principes actifs et utiles), est amené a occuper une grande place dans les schémas thérapeutiques des pathologies neurodégénératives.
Il a de remarquables propriétés de prévention du vieillissement. Des travaux recents10 démontrent que le TA65R alias le cycloastragenol, dérive aglycone d’astragaloside IV présent dans l’astragale, augmente significativement la longueur des télomères. Cela accroit la protection des chromosomes et de leur extrémité (le télomère), empêche la perte de l’ADN, et permet une bonne réplication des cellules. En vieillissant, le raccourcissement des télomères provoque la sénescence ou la mort des cellules. L’astragale active la télomérase (cette enzyme conserve la longueur du chromosome et restaure leur télomère), ce qui permet aux cellules, notamment cérébrales, de conserver une fonction normale et d’augmenter leur durée de vie. Puissant stimulant du système immunitaire, lequel décline avec l’âge (notamment dans ses fonctions de réparation tissulaire et de lutte contre l’inflammation liée a l’âge), l’astragale est également anti-neurodégénératif. Son effet bénéfique sur la cognition a été démontre dans un modèle animal d’Alzheimer. Cette plante augmente la densité des récepteurs a l’acétylcholine, impliques dans la mémoire. Antioxydante, elle maintient l’architecture neuronale du cortex et de l’hippocampe, inhibe l’apoptose (mort des neurones), protège les neurones a dopamine. L’astragale est à éviter en cas de maladie auto-immune.
Le choix des plantes devra tenir compte des relations du cerveau avec le système hormonal (déficit oestrogénique de la ménopause, déficit androgénique lié à l’âge chez l’homme), le système immunitaire (toute inflammation est dépressogène), l’intestin (rôle délétère de l’hyperperméabilité intestinale), le métabolisme (relation entre insuline et dysfonctionnement de la dopamine).
Voici un exemple :
Au stade de l’oubli bénin de la sénescence, il y a un risque d’évolution vers la démence de type Alzheimer. C’est le temps de la prévention. On préconise une association d’extrait standardisé de ginkgo/ curcuma/astragale, à parts égales à raison de 5 ml deux à trois fois par jour.
À un stade plus avancé, on ajoute un mélange millepertuis/ rhodiole, 5 à 10 ml le matin, pour améliorer l’activité fonctionnelle cérébrale.
Dans le Parkinson, l’EPS mucuna (55 mg de L-DOPA naturelle pour 5 ml) se prescrit à raison de 5 ml deux à trois fois par jour. On pourra compléter par un mélange ginkgo/astragale/valériane, 5 ml matin et soir.
Dans un contexte dépressif avec troubles cognitifs gênants, on ajoute 30 mg d’extrait sec standardisé de safran, associé soit à la rhodiole, soit au mélange guarana/bacopa.
En cas d’agitation anxieuse avec troubles de l’humeur, l’association passiflore/griffonia est souveraine pour prendre du recul et retrouver la sérénité : prendre 5 ml deux à trois fois par jour.
Entretenir son cerveau tout au long de la vie reste la meilleure prévention des maladies neurodégénératives.
Outre la phytothérapie, complétée par une nutrition adaptée et une supplémentation micronutritionnelle optimisée, optez pour la gymnastique cérébrale.
Et faites vôtre la pensée du Chat de Geluck : « Si je soulève des haltères, je me muscle les biceps. Mais si je pense que je les soulève, je me muscle le cerveau… »
La réflexologie plantaire est une approche qui
peut vraiment accompagner les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Des études ont montré les bienfaits de la Réflexologie Plantaire sur les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer :
elles seront beaucoup plus détendues et apaisées après quelques séances. Etant donné que cette maladie ne peut être guérie et qu’elle est dégénérative, la personne atteinte s’appuie sur les autres
pour l’aider. La Réflexologie Plantaire s’adapte aux besoins de chacun, en favorisant l’équilibre fonctionnel et émotionnel, en libérant les tensions et en stimulant la vitalité. Avec certaines
personnes pour lesquelles le rapport au corps est difficile voir douloureux, les pieds seront une «porte d’entrée» vers le bien-être.
Pour obtenir un bienfait, il est important que ces approches s’inscrivent dans le temps avec des séances régulières. Ceci est notamment vrai pour les personnes atteintes de la maladie
d’Alzheimer qui ont besoin de repères dans l’espace et dans le temps donc une séance par semaine est proposée. Quand cela est difficile pour différentes raisons, deux séances par mois au
minimum.
La première prise de contact est importante, il faut que la personne malade se laisse toucher, pour cela il faut qu’une relation de confiance s’installe entre le réflexologue et le client. Une fois
que cette confiance entre le thérapeute et le malade est installée, la personne atteinte ressentira un bien-être après chaque séance. Le réflexologue travaillera sur le stress, la dépression,
l’agressivité et autres troubles neurologiques que la maladie d’Alzheimer fait apparaître. Des zones réflexes précises existent pour les troubles de cette maladie, mais il ne faut pas se cantonner à
ces zones réflexes prédéfinies. Il est nécessaire de prendre tous les troubles dont la personne malade souffre dans sa globalité, ainsi que prendre en compte l’environnement dans lequel la personne
vie.